Premier Amour, c’est l’histoire d’un incident. Le narrateur est cerné par les sentiments premiers auxquels nul n’échappe : « J’associe, à tort ou à raison, mon mariage avec la mort de mon père, dans le temps. » Tout est dit et cependant tout reste à dire. Premier Amour, c’est ce jeu constant de questions-réponses rythmé par les allers-retours de la pensée. C’est entrer dans la parole, énoncer, renommer l’expérience d’un homme en proie à une pensée plurielle, qui jongle avec ses souvenirs, dont deux liés l’un à l’autre : son amour avec Lulu et la mort de Papa. C’est donc un « Je » qui veut préciser, préciser toujours plus, n’étant jamais sûr de ce qu’il avance. Premier Amour, c’est une parole qui n’est pas sans contrepartie, qui attend de celui qui écoute, qui la reçoit, de « ceux qui seront assez aimables pour m’écouter. » Alors quelle trace restera-t-il ? Son chapeau ? Son faitout ?